
Combo des photos de Volodymir Zelensky, Donald Trump et Vladimir Poutine ( UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / Handout )
Donald Trump a assuré jeudi que Vladimir Poutine "ne ferait pas le malin" face à lui vendredi en Alaska, et répété que son objectif était d'impliquer Volodymyr Zelensky, si possible "très rapidement", dans de futurs pourparlers de paix.
A l'approche de ce sommet, l'Ukraine fait face à une pression militaire toujours plus forte, et a ordonné jeudi de nouvelles évacuations de familles dans une zone de la région de Donetsk (est), l'armée russe ayant avancé rapidement ces derniers jours.
"Si je n'étais pas président, (le dirigeant russe) voudrait prendre toute l'Ukraine. Mais je suis président et il ne fera pas le malin avec moi", a déclaré le président américain dans un échange avec la presse jeudi à la Maison Blanche, à la veille de son tête-à-tête avec Vladimir Poutine.
Pour Daniel Fried, ancien ambassadeur américain en Pologne, aujourd'hui expert au Atlantic Council, le grand danger vendredi est celui d'une "occasion manquée, si Poutine engrange la victoire que représente la simple tenue de ce sommet, joue la montre et fait perdre du temps à tout le monde."
"Je saurai dès les deux, trois, quatre ou cinq premières minutes si ce sera une bonne réunion ou une mauvaise réunion", a assuré Donald Trump, qui se rêve en futur lauréat du prix Nobel de la paix.
"Cette rencontre va ouvrir la voie à une autre", incluant le président ukrainien, avait-il dit quelques heures auparavant à la radio Fox News.
Kiev et les Européens redoutent que Donald Trump et Vladimir Poutine, en l'absence de Volodymyr Zelensky, n'entreprennent vendredi de redessiner la carte de l'Ukraine.
- "Donnant-donnant" -
"Je ne veux pas utiliser le terme +se partager les choses+, mais d'une certaine manière, ce n'est pas un mauvais terme. Il y aura du donnant-donnant en ce qui concerne les frontières, les territoires", a aussi dit Donald Trump.
Il a déjà avancé la possibilité de tenir un futur sommet tripartite en "restant en Alaska".
Vladimir Poutine a lui salué jeudi les "efforts assez énergiques et sincères" des Etats-Unis "pour mettre fin aux hostilités, sortir de la crise et parvenir à des accords qui satisfassent toutes les parties impliquées".
Le président ukrainien n'a pas été invité à cette entrevue entre deux dirigeants à la relation très particulière, alternant poussées de tension et rapprochements spectaculaires.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer embrasse le président ukrainien Volodymyr Zelensky devant le 10 Downing Street le 14 août 2025 à la veille du sommet Poutine-Trump ( AFP / Ben STANSALL )
Volodymyr Zelensky a en revanche été reçu chaleureusement jeudi à Londres par le Premier ministre britannique Keir Starmer.
Les dirigeants européens font bloc autour de lui et tentent de peser sur Donald Trump.
Sa conversation avec Vladimir Poutine sur la base d'Elmendorf-Richardson, en tête-à-tête avec seulement des interprètes, portera aussi sur la "coopération bilatérale", a indiqué le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.
Donald Trump, ancien promoteur immobilier, vante souvent le potentiel économique d'une relation normalisée avec la Russie.
- Conférence de presse -
La réunion doit débuter vendredi vers 19H30 GMT, a précisé le Kremlin.
Les présidents russe et américain donneront ensuite une conférence de presse, la première depuis leur apparition commune devant les caméras en 2018 à Helsinki, restée dans les mémoires comme un moment de connivence.
Sur le terrain, les troupes ukrainiennes, moins nombreuses, font face à une avancée rapide de l'armée russe dans la région orientale de Donetsk, où Moscou a revendiqué jeudi la prise de deux nouveaux villages.
L'Ukraine a elle tiré des dizaines de drones dans la nuit de mercredi à jeudi.
Les positions officielles des deux belligérants sont toujours irréconciliables.

Carte de l'Ukraine indiquant les territoires revendiqués par la Russie dans le pays (Donetsk, Lougansk, Zaporijia et Kherson) et en Crimée (annexée en 2014), ainsi que l'avancée des troupes russes, selon les données de l'Institute for the Study of War and AEI's Critical Threats Project au 12 août 2025 ( AFP / Guillermo RIVAS PACHECO )
La Russie réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'Otan.
Pour Kiev, ces exigences sont inacceptables.
Lors des trois sessions de pourparlers depuis le printemps, dont la dernière s'est tenue à Istanbul en juillet, Russes et Ukrainiens avaient seulement réussi à s'entendre sur l'échange de prisonniers de guerre.
Dans ce cadre, Kiev et Moscou ont annoncé jeudi avoir échangé 84 prisonniers de chaque camp.
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